Notre-Dame : la reconstruction de la flèche a débuté

Actualité

Mise à jour le 27/04/2023

Grutage des éléments assemblés sur la plateforme et pose à la croisée du transept.
Le 15 avril dernier, quatre ans jour pour jour après l’incendie de Notre-Dame, les charpentiers ont posé le socle de la nouvelle flèche de la cathédrale, qui sera assemblée pièce par pièce. Fin 2023, les Parisiens pourront admirer cette œuvre de 66 mètres de haut. L’occasion de faire le point sur l’ensemble des travaux conduits par l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris.
En 2019, le monde entier assistait avec effroi à la chute de la flèche de Notre-Dame de Paris et à la destruction de sa charpente multiséculaire surnommée La Forêt. Le monument parisien n’a dû alors son salut qu’au courage et à la persévérance des Sapeurs-Pompiers de Paris.
Quelques mois plus tard, les travaux de reconstruction débutaient, freinés dans leur élan par les confinements.
Aujourd'hui, après deux ans consacrés à la sécurisation de l’édifice, aux études de projet, puis à la préparation et à l’attribution des appels d’offres et à vingt mois de la réouverture de la cathédrale , les travaux de restauration battent leur plein.
Afin de rendre la cathédrale au culte et à la visite en décembre 2024, des travaux de nettoyage et de restauration de l’intérieur de l’édifice sont en cours, tout comme la restauration des maçonneries et des voûtes effondrées, mobilisant quantité d’entreprises - des PME fleurons des monuments historiques aussi bien que des artisans d’art – venues de toute la France et d'une grande diversité de métiers et de savoir-faire (maçons-tailleurs de pierre, restaurateurs de peintures murales et de sculptures, maîtres-verriers, ferronniers d’art, charpentiers, couvreurs, etc.). Mais en ce début d’année, ce sont les travaux de restitution de la flèche et des charpentes disparues qui représentent l’étape la plus impressionnante.

La flèche s'élève pièce par pièce

D’ici la fin de l’année 2023, les Parisiens verront s’élever progressivement dans le ciel de Paris l’échafaudage qui entourera la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, chef-d’œuvre de charpente en bois de chêne massif, au fur et à mesure de sa construction. À terme, l’échafaudage, d’un poids de 600 tonnes, culminera à 100 mètres avec une flèche haute de 66 mètres identique à celle dessinée par Viollet-le-Duc.
Fin mars, les 110 pièces qui composent son socle, appelé tabouret, ont été acheminées au cœur de l’île de la Cité. Elles avaient précédemment été taillés et levées à blanc dans un atelier, en Lorraine. Cette construction en bois d’une très grande solidité permet à la flèche d’être solidement ancrée dans les quatre grands piliers d’angle de la croisée du transept, au cœur de la cathédrale.
Le 15 avril, les charpentiers ont fini d'assembler ces éléments sur la plateforme d’échafaudage, spécialement montée à cet effet, à 7 mètres du sol au pied de la grue à tour (haute de 80 mètres, elle est réputée comme la plus grande d’Europe). Ils ont ensuite été grutés pour prendre appui à 30 mètres de hauteur, sur les quatre angles de la croisée du transept, après une quinzaine d’étapes de montage sur place.

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Un parvis conçu comme une clairière
Pour compléter la renaissance de la cathédrale, un autre chantier pour le réaménagement des abords du monument est en cours, à l’initiative de la Ville de Paris. L’environnement de Notre-Dame sera entièrement repensé, transformant l’accueil et l’accompagnement des 12 millions de visiteurs et pèlerins annuels. Ce réaménagement débutera au second semestre 2024 et s'achèvera en 2027.
En savoir plus

Le nettoyage des murs, des décors peints et des voûtes

Les échafaudages des bras nord et sud du transept et d’une partie de la nef et des tribunes du chœur, dont les restaurations sont à présent terminées, sont désormais complètement démontés. Se dévoilent ainsi toute la beauté et la richesse des volumes intérieurs restaurés, tandis que la restauration de la clôture de chœur, chef-d’œuvre sculpté du XIVe siècle, touche à sa fin, que la pierre retrouve sa blondeur et les peintures des chapelles leur éclat d’origine.
En parallèle, la repose du grand orgue et des 39 baies hautes a débuté après leur nettoyage par trois ateliers de facteurs d’orgues situés en Corrèze, dans l’Hérault et le Vaucluse. Les 8 000 tuyaux de l’instrument seront remontés un à un. Pour mémoire, cet orgue symphonique est la voix de la cathédrale depuis 1733. Lors de l’incendie, il n’a pas été inquiété par les flammes et a reçu très peu d’eau au cours de l’intervention des pompiers.
Néanmoins, il a été recouvert de poussières qui se sont répandues sur l’ensemble de l’instrument et certaines parties ont souffert des variations thermiques subies par la cathédrale depuis l’incendie, notamment lors de la canicule de juillet 2019. Il nécessitait donc un nettoyage approfondi et une restauration, qui ne pouvaient être effectués sur place.
La repose des 39 baies hautes nettoyées et restaurées dans neuf ateliers de maîtres-verriers est en cours. Si aucun des vitraux de la cathédrale Notre-Dame de Paris n’a été détruit ou abîmé par l’incendie, beaucoup d’entre eux, déjà empoussiérés, ont été exposés aux fumées et étaient encrassés. Il était donc nécessaire de procéder à un nettoyage approfondi.
Tout savoir sur le chantier
« La Fabrique de Notre-Dame », le journal de la restauration
Disponible en français ou en anglais - 116 pages - 12 € (l’intégralité des bénéfices est reversée au projet de restauration).
En vente sur Rebâtir Notre-Dame de Paris - La Fabrique de Notre-Dame
Suivez l’avancée du chantier sur Facebook, Instagram et YouTube @rebatirnotredamedeparis


La restauration des maçonneries et des voûtes

Les maçons-tailleurs de pierre ont refermé la première voûte effondrée, dans le transept nord en novembre dernier. Courant février, ils ont procédé au remontage des arcs diagonaux et de l’oculus de la voûte de la croisée du transept afin de permettre aux travaux de reconstruction de la flèche de se poursuivre. La reconstruction des voûtes de la nef et du chœur sera quant à elle achevée d’ici la fin de l’année.
En parallèle, les pignons des deux bras du transept, ces murs triangulaires qui donnent leur forme à la charpente et qui avaient été fragilisés par l’incendie, sont en train d’être remontés.
Les voûtes des premières travées restaurées.
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