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Actualité

Louis de Funès, un génie comique aux mille facettes

Mise à jour le 23/08/2022
Les Aventures de Rabbi Jacob de Gérard Oury
Celui qui fut longtemps boudé par la critique, a enfin droit aux honneurs. La Cinémathèque française consacre une grande exposition au plus populaire des comiques français, Louis de Funès. À travers plus de 300 œuvres, peintures, maquettes, documents, costumes et, bien sûr extraits de films, l’exposition dévoile la diversité de son talent comique.

Une icône burlesque

Le gendarme à Saint-Tropez, les aventures de rabbi Jacob, le grand restaurant ou bien encore le Corniaud ou la Grande vadrouille, autant de films qui, telle une Madeleine de Proust, nous transportent dans les tendres souvenirs de notre enfance. Louis de Funès appartient certes, au patrimoine français, mais qui se cache derrière celui qui a su traverser toutes les générations et qui continue aujourd'hui à faire rire les petits et les grands enfants ? Retour sur la carrière d'un génie de la comédie!
Le Grand Restaurant de Jacques Besnard, 1966 © Gaumont
Le Grand Restaurant de Jacques Besnard, 1966 © Gaumont
Crédit photo : Le Grand Restaurant de Jacques Besnard, 1966 © Gaumont
C'est la première fois que la Cinémathèque française, consacre une exposition à un acteur, a fortiori lui, Louis de Funès, qui, même si il n'a pas eu la reconnaissance de ses pairs, s'est attiré d'emblée l'amour du public. C'est d'un pas allègre et léger que nous poussons la porte de l'exposition, sûr·e de passer un moment de délicieuse rigolade.
expo de Funès
expo de Funès
Crédit photo : ©Cinémathèque Française
Et dès l'entrée, le ton est donné avec un mur recouvert des expressions les plus célèbres de ce petit bonhomme d'1 m 63 au talent surdimensionné. Ma biche, Paf, le saligaud ! C’est fini, oui ?!… toutes ces expressions sont restées dans l'inconscient populaire et sont la marque de fabrique de l'acteur. Pourtant, on n'en sait peu sur l'homme, ses passions… Le début de l'exposition nous propose un portrait plus intimiste.
Né Louis, Germain, David de Funès de Galarza, le 31 juillet 1914, de parents espagnols, l'acteur était aussi un passionné de jazz. À ses début, il gagnera d'ailleurs péniblement sa vie en tant que pianiste de bar. On y découvre aussi son admiration pour les pères du burlesque. Buster Keaton, Laurel & Hardy ou Charlie Chaplin… tous jouent avec leur corps de façon extraordinaire et Louis De Funès s'inspirera, tout au long de sa carrière, de ces acteurs. Il saura tirer profit de sa petite taille, de son visage élastique, de son étonnante rapidité. À la manière de ses héros du muet, il mime, danse et bondit. Plus tard, lors de la sortie du film Les gendarmes et les gendarmettes, il déclare: “Je vénère Chaplin, Buster Keaton, mais ceux que j’aime d’amour, (…) c’est Laurel et Hardy. Pour moi, ce sont les plus grands des plus grands”.
Expo de Funès
Expo de Funès
Crédit photo : ©Cinémathèque Française

Un triomphe tardif…

"J’ai commencé en passant par la petite porte. Des portes, j’en ai même beaucoup ouvert." À 30 ans, De Funès peine toujours dans de petits rôles. On peut d'ailleurs, au début de l'exposition, voir certains extraits des films les moins connus de de Funès. La progression a été lente pour l'acteur. Daniel Gélin et Sacha Guitry lui mettent le pied à l'étrier mais c'est véritablement Claude Autant-Lara avec La traversée de Paris qui va pousser de Funès à la postérité. Le film d'Autant-Lara lui offre un premier rôle important face à deux monstres du cinéma Jean Gabin et Bourvil. Le film s’impose comme une étape essentielle sur la voie de sa consécration.
La deuxième salle de l'expo est consacrée à ce chef d'oeuvre cinématographique et, c'est dans une ambiance recréant une cave voûtée, que l'on peut se délecter à revoir certaines scènes mythiques et surtout découvrir les maquettes du décor. Après une centaine d’apparitions, et beaucoup de travail, le génie burlesque de de Funès éclate au grand jour alors qu’il atteint la cinquantaine.
La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara
La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara
Crédit photo : La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara © 1956, Gaumont.
Expo de Funès
Expo de Funès
Crédit photo : ©cinémathèque Française
Contrairement aux précédentes salles de l'expo plutôt sombres, qui symbolisaient son enfance en pleine guerre mondiale et ses débuts difficiles dans le cinéma, la salle suivante, colorée et spacieuse, s'ouvre sur la période faste des trente glorieuses et sur l'ascension de l'acteur qui va devenir le n°1 du rire. Car de Funès est véritablement la star des trente glorieuses, sa progression au sommet du box-offic épouse la courbe de croissance de la France de cette époque. De petit chef à chef d'orchestre, de sous-officier à capitaine, l’évolution de ses rôles reflète aussi son succès grandissant. Il va gravir tous les échelons et sera même maire ou ministre…

L'homme-orchestre

Véritable homme-orchestre, de Funès était mime, bruiteur, danseur, chanteur, pianiste, chorégraphe, en somme un créateur, un auteur à part entière.
La musique et la danse, reconnaissables entre toutes. Elles sont indissociables des films de Louis de Funès, participant à son identité. Tour à tour russe dans le grand restaurant, hassidique dans Rabbi Jacob, tango, java ou cha-cha-cha, son répertoire est infini. Il s'essaie même à la comédie musicale en 1970 avec l'Homme-orchestre, où le réalisateur Serge Korber lui confie le rôle du chorégraphe Evans Evans.

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Tout au long d’une vie trop courte, il perfectionne ses émotions, ses gueules, ses « expressions », qu’il préfère au mot « grimaces ». Cet amoureux de la faune et la flore, trouve son inspiration dans l’animal. De Funès est un zoo à lui tout seul : Blaireau dans Ni vu ni connu, Leboeuf dans Ah ! Les belles bacchantes, et bien sûr, Pivert dans Les Aventures de Rabbi Jacob.
Il se déguise, se travestie… Dans l'histoire de la comédie, le travestissement a toujours généré des situations drolatiques et des quiproquos. Louis de Funès les maîtrise à la perfection : il réussit l’exploit d’être toujours lui-même, toujours identifiable, même sous les plus surprenants camouflages. il va imposer progressivement son rythme à des films dont il finit par prendre possession, pour devenir l’auteur compositeur de personnages à sa démesure.
L’exposition aide à comprendre le génie comique du comédien. Il ne se contentait pas de jouer, il apportait sa patte. A travers la lecture de ses "carnets" où il notait des idées de films et de gags ou de sa correspondance, on comprend les exigences du comédien.

Une scénographie au service d'une filmographie culte

Tout au long du parcours, vous plongez au cœur des films et du jeu d'acteur de de Funès. Particulièrement riche en photographies, vidéos et documents en tout genre, elle n’est pas une simple rétrospective de la filmographie de l’acteur. Elle raconte une histoire au visiteur. Celle de Louis de Funès et comment cet homme, est devenu cette icône française du cinéma.
De très belle pièces jalonnent l'exposition et notamment des autos mythiques. Parmi les objets exposés, vous pourrez poser au côté de la DS de Fantômas coupée en deux ou de la 2CV du Corniaud après l’accident! Vous admirerez les magnifiques costumes de La Folie des grandeurs, de Rabbi Jacob ou bien encore de la Soupe aux choux. Sans oublier la statue de cire du Gendarme, prêtée par le musée Grévin !
Les vitrines foisonnent de scénarii, courriers, croquis originaux. On prend le temps de revoir des extraits cultes, on s’attarde devant les nombreuses correspondances de l'acteur avec son acolyte Gérard Oury. Compagnon de toujours, le metteur en scène va propulser Louis de Funès en véritable star du cinéma dans les années 60. Avec Le Corniaud (1965), La Grande Vadrouille (1966), La Folie des grandeurs (1971) et Les Aventures de Rabbi Jacob (1973), le duo chamboule le box office du cinéma français avec près de 50 millions d’entrées.
Expo de Funès
Expo de Funès
Crédit photo : ©Cinémathèque Française
Expo de Funès
Expo de Funès
Crédit photo : ©Céline Lilla/Qfap
Lors de ce parcours, la Cinémathèque n’a pas oublié de faire une place à celles qui furent Madame de Funès à l’écran, et parmi elles bien évidemment l’inoubliable Claude Gensac. Celle qui fut choisie par Jeanne, la femme de Louis de Funès à la ville, incarne la femme bourgeoise des années 1960 mais avec cette note de fantaisie qui a fait de ce couple un duo culte du cinéma.
La dernière étape de l'expo, place l'acteur à son apogée avec la saga des Gendarmes à Saint-Tropez. De 1964 à 1982, la saga des Gendarmes s'inscrit dans son époque en plein vague yé-yé, dans une France perturbée par les bouleversements sociaux et technologiques, le gendarme vient apaiser le malaise français. l’impitoyable petit gendarme, conservateur par principe, hostile au changement, réconcilie les publics. Le père de famille sévère accorde leur liberté à ses enfants, l’incorruptible devient laxiste sous le soleil du Midi… Qui a dit que le cinéma adoucissait les mœurs ?
Expo de Funès
Expo de Funès
Crédit photo : ©Céline Lilla/Qfap
En quittant l’exposition, on a l'agréable impression d’avoir passé un bon moment avec un ami. Cet ami qui sait parler à toutes les générations : enfants, parents et grands-parents, tous réunis dans un même éclat de rire. De Funès a passé toutes les barrières, celles des sceptiques et des méfiants, celles des âges et celles du temps.
Evènement
LOUIS DE FUNÈS, L'EXPOSITION
Adresse 51, rue de Bercy , 75012 PARIS
Date(s)Du mercredi 19 mai 2021 au dimanche 1 août 2021

La Cinémathèque française - Musée du Cinéma
51, rue de Bercy , 75012 PARIS

Du mercredi 19 mai 2021 au dimanche 1 août 2021

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